Une date symbolique dans une histoire complexe
Le 27 janvier 1945, l’armée soviétique libérait le camp d’Auschwitz-Birkenau. Cette date symbolique a été retenue par les Nations unies en 2005 pour commémorer les génocides et œuvrer à la prévention des crimes contre l’humanité.
S’étendant sur plus de 200 hectares, le complexe d’Auschwitz-Birkenau regroupe trois camps administrés par les SS situés sur les localités d’Oswiecim (rebaptisé Auschwitz par les Allemands), Birkenau et Monowice (Monowitz), au sud de la Pologne : le premier site est un camp de concentration ouvert par les Allemands dès 1940 ; le deuxième, créé en 1941, devient le camp de rassemblement et d’extermination des Juifs d’Europe de l’ouest ; le troisième, créé en 1942, est un centre de travail forcé construit autour d’une usine chimique fabriquant du carburant de synthèse pour la société IG Farben. C’est le plus vaste des lieux de l’univers concentrationnaire et d’extermination nazi.
Depuis l’été 1944, du fait de la progression militaire des Alliés, un processus d’évacuation organisé par l’appareil nazi a conduit au déplacement de dizaines de milliers de prisonniers, forcés de travailler au profit de l’économie de guerre allemande.
Y ont été conduits plus de 1,3 million d’hommes, femmes et enfants qui y ont trouvé la mort. On y retrouve d’une part des prisonniers de guerre (polonais et soviétiques) ainsi que des opposants politiques et des individus soupçonnés de résistance et, d’autre part, des personnes considérées par les nazis comme « éléments asociaux » (Juifs, Tsiganes, témoins de Jéhovah, homosexuels, prostitués, etc.). Le 17 janvier, 58 000 détenus sont jetés sur les routes, entamant les « marches de la mort » à destination de camps de l’intérieur du territoire allemand. Des milliers de personnes meurent alors sur les routes
À la fin de la guerre, la ville polonaise reprend son nom d’Oswiecim, tandis que le site du camp conserve son nom allemand et devient rapidement un lieu de mémoire : en 1947, le Parlement polonais crée un musée d’État, dont l’une des missions est la préservation de l’ancien camp de concentration.